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La 1ère fois que j’ai lu quelque chose au sujet de ce remède, j'étais très sceptique. Il semblait être l'équivalent homéopathique du remède d’urgence « Rescue » de Bach et par conséquent, il ne me parlait pas. Comme j’utilisais déjà « Rescue » qui avait fait ses preuves, je me demandais bien pourquoi j’aurais eu besoin de ce nouveau remède, présenté dans un livre intitulé « Méditative Provings »[1]. Le côté spéculatif seul du titre me laissait sur ma réserve.

Cela n’évoquait rien en moi, puisque je n’avais, dans le fond de ma mémoire, aucun souvenir d’avoir jamais prescrit ce remède (ou même de l’avoir commandé en pharmacie) jusqu'à ce qu’Alize Timmerman ne m’en reparle il y a environ deux ans. J'ai commencé alors à le prescrire de temps à autre dans des cas aigus, me permettant ainsi de « l’expérimenter » au lieu de simplement prescrire Aconit, Ignatia, Phosphoric acid ou autre remède d’urgence des traumatismes émotionnels.

Ensuite, Madeline Evans, qui présentait ce remède, est venue à l'Institut Hahnemann (en Hollande) pour une conférence, dans laquelle elle a clairement indiqué que tous ses remèdes n’étaient pas seulement le fruit de réflexions théoriques, mais qu’ils étaient certifiés par des expérimentations traditionnelles. Ceci a enlevé mes derniers doutes, et j'ai commencé à le prescrire avec plus de confiance et, probablement donc, avec de meilleurs résultats.

Je voudrais présenter deux cas, où le pouvoir de guérison de ce remède est sans aucun doute à la fois visible et profond, et qui démontrent tous les deux, son essence et sa profondeur. Je serai toujours reconnaissante à Madeline Evans pour ce merveilleux remède qui, j’espère trouvera dorénavant sa place dans vos prescriptions.

buddleiaCase 1

Une femme âgée de 33 ans est venue consulter pour des problèmes d'apathie, irritabilité, nervosité, insomnie, maux de tête, et rhumes récurrents.

Patiente (P) : « Ces derniers temps, j’étais très irritable, surtout à la maison avec ma famille. J’exigeai sans cesse de mon fils aîné et de mon mari qu’ils se dépêchent et arrêtent de se plaindre ! Mariés depuis douze ans, mon mari et moi avons deux enfants, deux garçons : l'aîné a cinq ans et le cadet presque quatre ans. Le plus jeune a de multiples handicaps, ce qui exige plus d’attention et d’organisation. »

Elle travaille à temps partiel dans une maison de retraite en tant qu'organisatrice de toutes sortes d'activités. La plupart des pensionnaires sont atteints de légère démence et d’handicaps divers, mais elle aime ce travail qu’elle fait depuis une dizaine d'années.

P : « Je reçois beaucoup de remerciements pour mon travail là-bas, et c’est très important pour moi, mais depuis peu, je laisse les gens profiter de moi et ça me rend très vite nerveuse. C’est une agitation nerveuse.

« En fait, je ne sais pas pourquoi cela arrive maintenant. Il n'y a pas eu de véritables changements au travail et je ne suis pas d’une de nature nerveuse. Cela ne m'appartient pas, et même si j'apprécie toujours mon travail, je suis toujours nerveuse maintenant. J’ai aussi des maux de tête que je n'avais jamais eus avant (douleur : occiput, douloureux).

« Depuis l'année dernière, j’enchaîne rhume sur rhume ; ça commence comme un vulgaire rhume, puis ça tourne très vite au mal de gorge. Parfois je perds ma voix, ce qui m’empêche de fonctionner normalement. Quand je perds ma voix, je ne peux plus m'exprimer et je n'ai plus un mot à dire, je n’ai plus « voix au chapitre ».

« Avec notre plus jeune fils, nous devons avoir une structure solide et poser des limites claires. En temps normal, ce n'est pas un problème pour moi car je suis habituée à tout organiser et ai tendance déjà à mener une vie bien organisée mais quand je perds ma voix, tout cela s’écroule !

« Notre cadet est atteint d’une affection neurologique rare et ne peut pas marcher, ses capacités vocales sont très limitées, ses muscles sont très faibles et il a beaucoup de retard dans son développement pour son âge.

« Habituellement, je suis plus patiente. Maintenant, je deviens irritable quand les gens ne coopèrent pas ou quand les choses ne marchent pas comme je veux.

« Jusqu'à il ya deux ans, je conduisais ma moto pour me détendre, mais depuis que nous avons des enfants, le risque est trop grand, aussi je l'ai vendue. »

Même si elle parle beaucoup de structure (qui est minéral), elle me donne l'impression que son état actuel est le résultat d’une crise aiguë. Je lui demande donc ce qu’il se passait au moment où les rhumes et son irritabilité ont commencé.

P : "En avril, notre plus jeune fils a dû aller à l'hôpital pour une série de tests. En raison de son état, il doit aller à l'hôpital très souvent pour des contrôles de routine ; parfois, c’est mon mari qui l’accompagne, parfois c’est moi. Cette fois-là, cependant, il a dû passer la nuit à l’hôpital, pour un simple test et une prise de sang et c’est moi qui l’accompagnais. Les médecins ne s'attendaient à aucune difficulté, mais ce fut horrible. La procédure était très douloureuse et  nous avons dû attendre deux jours pour avoir les résultats. C’était une expérience terrible. J’essayais de le réconforter, tout en gardant mes émotions à l'intérieur pendant ces deux jours, ce qui m’a semblé être une éternité. Mon mari n'était pas là et personne ne comprenait ! J'étais en colère, me sentant impuissante, et quand je l'ai expliqué à mon mari, il n’a pas compris non plus (elle a des difficultés à maîtriser ses émotions en disant cela). J'étais toute seule ! C'est après cette expérience que tout a commencé. »

En re-racontant (et revivant) cette expérience, il devint clair pour elle aussi que là était l'origine de son état actuel.

Prescription : sur cette base, j'ai décidé de lui donner Buddleia 200K.

Suivi

Six semaines plus tard : « C'était incroyable! Immédiatement après le traitement, j'ai retrouvé tellement d'énergie ! J'ai à peine dormi pendant trois jours, mais je n'ai pas manqué de sommeil. J'étais très hyperactive, comme si j'avais ce regain d'énergie de printemps où on veut tout nettoyer. Il y avait du travail à faire et je voulais le faire ! Cette poussée a duré environ un mois et maintenant, c’est en légère baisse et je commence à être un peu fatigué à nouveau. »

WH : Qu'est-ce qui a changé encore ?

P : « Mon mari se plaint tout le temps : ‘Tu ne faites rien’ et alors, nous entrons dans ce cercle vicieux où je me mets en colère et toute la situation est bloqué. Après le traitement, il m'a accusé à nouveau, mais au lieu de réagir avec indignation, j’ai pu garder mon calme. Je lui ai demandé pourquoi il était toujours à m'accuser ainsi alors qu’il sait que ce n'est pas vrai. Je lui ai dit que ça me blessait et je lui ai demandé de ne plus le faire. Je comprends qu'il le dit par impuissance et frustration et qu'il ne le pensait pas vraiment, mais que nous devions arrêter ce genre de disputes ! Après l’avoir dit, je me suis sentie mieux et nous n'avons pas continué ce jeu de rôle. Il ya maintenant place pour discuter de nos frustrations sans nous engueuler. Aussi, notre relation a commencé à grandir.

« Mon fils aîné et mon mari sont tous deux des hyperactifs. Ils essaient de tout faire à la fois et ils ne peuvent pas rester en place. Je sens maintenant que ma nervosité vient de la leur et que je peux la leur laisser. »

Les événements d'Avril semblent avoir été traités. Elle n’en a plus que le souvenir d’un moment très désagréable, et elle peut s’en détacher.

P : « Ces derniers temps, j’ai été beaucoup moins irritable et les maux de tête ont disparu. Comme le manque d'énergie et l'irritabilité reviennent lentement, je voudrais avoir une autre dose de ce remède, s'il vous plaît. »

Étant donné qu’un problème plus profond avec son mari est en train de surgir, je veux voir comment Buddleia va agir, puisqu’il semble qu’il ait eu une incidence positive sur lui.

Prescription : Buddleia 200K, dose unique

Encore six semaines plus tard : « Je me sens toujours aussi bien. Tout ce dont je me plaignais a disparu et n’est pas revenu. Mon mari disait toujours que c’était à moi de rendre l’atmosphère heureuse à la maison, ce que je ressentais comme un fardeau bien lourd étant responsable de l'humeur de tout le monde. Maintenant, ça m’est égal et la relation avec mon mari s’approfondit et je me sens beaucoup mieux. »

Elle et son mari travaillent sur les choses d'une manière constructive, donc je ne prescris pas et décide d'attendre.

Diagnostic différentiel

Plusieurs autres remèdes viennent à l'esprit, Staphisagria étant probablement le premier avec sa suppression et déception. Elle exprime cependant sa colère. Elle est calme certes, mais son problème ne réside pas dans la suppression de la colère, car elle a dû affronter deux jours d'enfer où personne ne l'a comprise ni réconfortée. Elle s’est fâchée très fort avec son mari qui ne comprenait rien, et ne l'a pas aidée. Aussi, en profondeur, il ya un grand changement. Le lien de causalité est plus dans l'expérience que dans l'élément de suppression. Bien sûr, Phosphoric acid pourrait également être utile car il y a un manque d'énergie après un événement grave, au cours duquel son mari n'a montré aucune compréhension (et plus tard même une mauvaise communication entre eux). Ph-ac aurait probablement aidé aussi dans une certaine mesure, mais pour quelque raison, il ne semblait pas indiqué (il n'a pas résonné en moi comme étant le bon remède).

Cas 2

C'est un cas, sur lequel j'ai travaillé pendant des années. Cette patiente, une femme âgée de soixante-neuf ans, avait été soignée par de nombreux thérapeutes et par un grand nombre de différents traitements : homéopathie, psychothérapie, acupuncture, phytothérapie, EMDR, constellations familiales de Hellinger, Reiki, et Ayurveda, avant de venir me voir.

C'est l'un des patients les plus traumatisés que je n'ai jamais traités, et jusqu'à Buddleia, les progrès étaient minimes, dans le meilleur des cas. Si vous aviez rencontré un personnage aussi perturbé dans un livre, vous auriez pensé que l’auteur avait exagéré. Pour moi, cela illustre bien les côtés négatifs de la vie d’une petite région rurale, où beaucoup de choses peuvent passer inaperçues.

Cela m'a appris l'incroyable profondeur de ce magnifique remède.

Comme elle a vécu beaucoup d’épreuves, je vais donner une courte biographie chronologique de sa vie, mentionnant seulement quelques-uns de ses plus grands traumatismes.

Elle est l'aînée de trois enfants, née dans une famille pieuse d'agriculteurs. Sa mère, une femme très réservée et dominante, ne voulait pas avoir d'enfants et lorsqu’elle se trouva enceinte, elle n'en fut pas très heureuse – c’est un euphémisme, car lorsque sa fille est née, elle refusa de la nourrir. Après deux jours (!), le médecin local, accompagné d'un officier de police, força la mère à nourrir l'enfant. Bien qu'elle ne soit pas morte de faim, sa mère ne manquait jamais une occasion de lui faire savoir qu'elle n'était pas la bienvenue.

Sa mère ne voulait pas s’occuper d’elle du tout, aussi elle engagea une servante pour ce faire. C’était aussi une femme très dominatrice, qui ne voulait pas de ce travail et détestait les enfants (dans ces petites exploitations agricoles locales, les jeunes femmes de paysans pauvres étaient souvent contraintes de gagner leur vie en s’occupant des enfants des autres). Cette femme usait de violence pour lui faire faire exactement ce qu’elle voulait. Souvent, sa mère était dans la même pièce alors que cette femme la battait, sans qu’elle intervienne.

Quand sa mère se trouva à nouveau enceinte, elle ne haï pas l'enfant (un garçon) autant que l’aînée, parce que maintenant la plupart des travaux pouvaient être faits par la femme de ménage et sa fille aînée ; elle n'avait pas à s'occuper beaucoup des enfants.

La femme de chambre était assez maline pour voir qu'elle n'avait qu'à punir l'aînée pour les fautes des deux autres, afin d’obtenir d’elle tout ce qu’elle voulait et ainsi rendre son boulot plus facile.

Ma patiente apprit très tôt à prendre soin de son frère (et plus tard d’une sœur) de façon à  éviter qu’ils ne soient tous battus.

Son frère, sa sœur et la femme de ménage avaient une vie relativement facile. Inutile de dire que ces conditions leur enseignèrent à être eux aussi manipulateurs. Son frère développa plus tard une personnalité « borderline » classique, empirant sans cesse au cours des années.

sad childQuand elle fut d'âge scolaire (8 ans), elle fut envoyée à l’école locale, à quelques kilomètres de la ferme familiale. Un jour, sur le chemin de l'école, elle fut agressée et violée par un soldat (c’était vers le milieu de la Seconde Guerre mondiale). Complètement bouleversée et sous le choc, elle courut à la maison, où sa mère l’enferma dans sa chambre. Elle ne savait pas comment gérer un enfant dans une telle détresse et, vivant dans une petite ville, ne voulait que cela s’ébruite, ni que l'auteur soit connu de tous. La jeune fille comprit qu'elle devrait gérer ça toute seule et resta dans sa chambre pendant deux jours sans aucun contact. La même chose se reproduisit lorsqu’elle eut 15 ans, et encore à 19 ans. La deuxième fois, ses parents acceptèrent finalement l’idée qu'elle n'avait pas provoqué l’agression, mais la troisième fois, elle ne dit rien du tout à ses parents.

Comme elle s’occupait beaucoup de son frère et de sa sœur, il n’y avait pas d’espace pour son développement personnel et après la mort de ses parents, elle resta pour continuer à prendre soin d’eux. Puis, quand elle a déménagea, ils vinrent vivre avec elle : son frère pendant 45 ans (!) et sa sœur 28 ans.

Elle vit maintenant seule, sa sœur étant décédée il ya quelques années d'un cancer et ne pouvant plus s'occuper de son frère (son comportement rendant la vie avec lui impossible). Il lui a fallu des années pour enfin trouver le courage de ne plus s'occuper de lui, mais elle s’en sent toujours coupable (il aime la manipuler à travers cette culpabilité).

Elle tomba amoureuse d’un homme quand elle avait environ 30 ans, mais quand elle découvrit qu'il y avait du diabète dans sa famille, elle rompit toute relation avec lui car il y avait aussi du diabète dans sa famille à elle et elle ne voulait donc pas prendre le risque de le transmettre à ses enfants.

Elle est devenue institutrice et a travaillé en tant que tel pendant une trentaine d'années, jusqu'à ce que, acceptant de reconnaître que c'était devenu trop dur, elle prenne finalement sa retraite. Elle n’avait de cesse de protéger les enfants contre toute forme de souffrance et voulu être le meilleur professeur possible ; les deux tâches dépassant largement ses capacités (et celles de n'importe qui d'autre).

Durant cette période, elle eut comme élève le fils de l'homme qui l'avait violée à 15 ans. Elle parlait avec cet homme à chaque réunion parents-enseignants et le voyait presque tous les jours, quand il amenait ses enfants à l'école, mais elle ne fit jamais rien. Il savait et elle le savait. Imaginez ce que cela devait être !

Ce sont là les traumatismes les plus importants, (bien qu’il y en ait eu beaucoup d’autres), qui peuvent donner un bon aperçu sur l’origine de son état actuel.

Elle est venue me voir parce qu'elle ne peut pas pleurer, ne peut pas ressentir ou exprimer sa colère et tremble de la tête au pied (intérieurement comme extérieurement) Elle a des crises de panique (elle est un hypocondriaque et pendant les attaques de panique, elle marche très vite de long en large dans le salon), est perfectionniste à l’extrême avec une très faible estime de soi, a des vertiges, est constamment attentive à tous et à tout, et a des tics nerveux dans presque tous les muscles de son corps, en particulier ceux du visage (qui est en permanence en mouvement). Elle a toutes sortes de problèmes digestifs, de rhumes à répétition, une sécheresse douloureuse des muqueuses, et elle a du mal à dormir.

Les précédents homéopathes lui ont prescrit plusieurs remèdes sans aucun résultat profond ou durable. Parmi eux, et par ordre alphabétique : Arsenicum, Carcinosinum, Carcinosinum-cum-Cuprum, Gelsemium, Ignatia, plusieurs Magnesiums, plusieurs Natriums, Staphisagria, Stramonium, Zincum et bien d'autres encore en différentes dilutions.

Bien qu'ils eurent tous un certain effet, elle est toujours revenu à l’état précédant la prise du remède, et sans aucune évolution personnelle. Il semblait que les remèdes ne fonctionnaient que dans les états aigus, soulageant momentanément mais ne touchant pas les niveaux les plus profonds.

Prescription : Buddleia MK

Suivi

Durant les jours qui ont suivi la prise du remède, les vertiges et les maux de tête ont disparu et ses muqueuses sont redevenues « humides». Elle était très fatiguée et parfois devait même dormir pendant la journée.

Six semaines plus tard, elle revint en consultation et ses maux physiques s'étaient bien améliorés. Le tremblement a presque disparu, et son visage, autrefois toujours plein de tension et de contractions, est maintenant tellement détendu que la peau littéralement pend de ses joues.

Même si elle ne s’en souvient pas bien encore, elle commence à rêver. Plus important encore, ses émotions font peu à peu surface. Elle se met en colère à propos de plein de choses dans sa vie présente, mais aussi à propos du passé. Elle s'aperçoit également qu'elle pourrait presque pleurer si quelqu'un parle de choses tristes. Il s'agit là, bien sûr, du moyen le plus sûr d'exprimer vos émotions : les projeter sur quelqu'un d'autre et pleurer pour son chagrin. Les crises de panique sont devenues moins intenses et moins fréquentes.

À ce jour, j’ai répété plusieurs fois le remède et elle continue à bien s'améliorer. Elle peut maintenant se mettre en colère, et même réagir et exprimer cette colère, alors qu’avant, elle aurait eu une crise d'angoisse, sans même se rendre compte qu'en fait elle était en colère.

L’étape suivante était pour elle de réaliser qu'elle était en colère, et elle ruminait pendant des jours : "Qu’aurais-je dû dire et comment aurais-je dû répondre ?"

Il ya quelques semaines, quelqu'un a fait une plaisanterie et elle, en colère, a répondu : "Si vous ne pouvez faire que ce genre de commentaires, vous devriez la fermer et les garder pour vous !" Pendant l'entretien, elle exprime sans cesse sa colère ("Putain ceci ..." et "Merde cela ...") sur divers sujets, s'exprimant directement au niveau émotionnel.

Elle a été capable de pleurer à plusieurs reprises, mais toujours « à partir d'une certaine distance de sécurité », elle peut pleurer pour quelqu'un d'autre, mais pas encore pour elle.

Pour la première fois, elle se permet de regarder sa vie et voit ce qui s'est passé d'un point de vue émotionnel. Elle n'est pas dans un rôle de victime ou coincée dans l'apitoiement sur elle-même, mais elle fait face aux événements.

Elle a encore un long chemin à parcourir mais après Buddleia, il y a un début, une ouverture au problème. C'est une voie de vrai progrès, et même s'il y a rechute, elle ne retombera plus aussi profondément qu’auparavant car maintenant, il y a eu un réelle croissance.

Résumé

En plus d'être un grand remède des traumatismes, je trouve que c'est un remède pour notre époque. La plupart de mes prescriptions de Buddleia s’adressent aux personnes qui doivent affronter trop de choses en même temps – ce qui ne veut pas dire que tout est négatif. Par exemple, une femme en instance de divorce et qui change de domicile, tandis que sa fille quitte la maison pour vivre sa vie. Tout cela tout en subissant beaucoup de changements dans son travail, ce qui provoque un état « d’overdose », où elle est assaillie par les émotions et n'est plus capable d’écouter son cœur.

Une autre patiente, mère célibataire dont le seul enfant va à l'école pour la première fois, qui doit se donner du temps pour démarrer un nouvel emploi, et est en train de déménager.

Chaque événement est un "morceau de vie" et il faut un certain temps pour y faire face. Mais comme la vie est de plus en plus rapide et intense les gens veulent (et sont obligés de) faire plusieurs choses à la fois, ce qui provoque un arrêt dans le flux de notre énergie vitale. Ce pourrait être aussi un excellent remède pour les enfants atteints de TDAH, que les parents poussent au maximum de leurs capacités, ou leur refusent tout simplement le droit d'être un enfant : ils sont obligés de grandir trop vite.

Ces personnes sont prises dans le flot des événements et ne sont plus capables de retrouver leur propre rythme.

Ce n'est pas comme Nux vomica qui sait ce qu'il veut mais manque de temps ou de concentration pour tout faire à la fois. Ces personnes se laissent submerger, puis se bloquent. Elles décrivent souvent beaucoup d'émotions ressenties en même temps, par exemple : « Je me sens heureux, triste, en colère et soulagé en même temps. » Grâce à Buddleia ils acquerront plus de sérénité. Souvent, c'est tout ce dont ils ont besoin : une pause. C’est ce qui, à mon avis, rend ce remède d'autant plus merveilleux.

Si nous donnons à ces gens Arnica, Nux vomica, Ignatia ou quelque autre remède aigu, il mettra facilement son profil sur l’essence du patient, refoulant probablement aussi certains processus. Mais Buddleia, par la manière dont il guérit, vient avant tous les autres. Il apporte un calme permettant au patient de décider ce qui doit être traité et de quelle manière.

Si cela pose problème, on peut alors donner Nux, Ignatia, etc, mais j'ai observé que les gens s’en sortent souvent sans aide complémentaire.

Madeline Evans écrit : « Ne veut pas s’engager dans le labeur de la vie après un choc. Détachement, isolement, se replit sur lui-même, ne communique pas avec son cœur profond ; immobilisme et incapacité à aller de l'avant, blocage des émotions de façon à ne rien ressentir directement. »

Je pense que c'est très vrai. Ce n’est cependant pas qu'ils ne veulent pas aller de l'avant, mais ils ne semblent pas être en mesure de lâcher leur traumatisme pour s’engager dans la vie. Comme Natrium muriaticum, quelque chose arrive et c'est comme si, à partir de là, dans toute leur vie, il y avait un fil qui les rattachait à cet événement. Comme vous pouvez le voir, dans le second cas, elle peut lâcher ce fil.

À chaque suivi, j’ai observé que le passé décide de moins en moins de ce qu’il se passe dans sa vie, ici et maintenant.

Il est bon de se rappeler de ce remède pour les cas de traumatisme de la naissance quels qu’ils soient.

Photos
Peacock butterfly on buddleia flower; Alan Fryer; Creative Commons Attribution 2.0 Generic license.
Sad child; Cuito Cuanavale; Flickr

[1] Madeline Evans. Meditative Provings, volume I. www.madelineevans.com

Un vrai remède pour les traumatismes: deux cas de Buddleia davidii

La 1ère fois que j’ai lu quelque chose au sujet de ce remède, j'étais très sceptique. Il semblait être l'équivalent homéopathique du remède d’urgence « Rescue » de Bach et par conséquent, il ne me parlait pas. Comme j’utilisais déjà « Rescue » qui avait fait ses preuves, je me demandais bien pourquoi j’aurais eu besoin de ce nouveau remède, présenté dans un livre intitulé « Méditative Provings »[1]. Le côté spéculatif seul du titre me laissait sur ma réserve.

Cela n’évoquait rien en moi, puisque je n’avais, dans le fond de ma mémoire, aucun souvenir d’avoir jamais prescrit ce remède (ou même de l’avoir commandé en pharmacie) jusqu'à ce qu’Alize Timmerman ne m’en reparle il y a environ deux ans. J'ai commencé alors à le prescrire de temps à autre dans des cas aigus, me permettant ainsi de « l’expérimenter » au lieu de simplement prescrire Aconit, Ignatia, Phosphoric acid ou autre remède d’urgence des traumatismes émotionnels.

Ensuite, Madeline Evans, qui présentait ce remède, est venue à l'Institut Hahnemann (en Hollande) pour une conférence, dans laquelle elle a clairement indiqué que tous ses remèdes n’étaient pas seulement le fruit de réflexions théoriques, mais qu’ils étaient certifiés par des expérimentations traditionnelles. Ceci a enlevé mes derniers doutes, et j'ai commencé à le prescrire avec plus de confiance et, probablement donc, avec de meilleurs résultats.

Je voudrais présenter deux cas, où le pouvoir de guérison de ce remède est sans aucun doute à la fois visible et profond, et qui démontrent tous les deux, son essence et sa profondeur. Je serai toujours reconnaissante à Madeline Evans pour ce merveilleux remède qui, j’espère trouvera dorénavant sa place dans vos prescriptions.

buddleiaCase 1

Une femme âgée de 33 ans est venue consulter pour des problèmes d'apathie, irritabilité, nervosité, insomnie, maux de tête, et rhumes récurrents.

Patiente (P) : « Ces derniers temps, j’étais très irritable, surtout à la maison avec ma famille. J’exigeai sans cesse de mon fils aîné et de mon mari qu’ils se dépêchent et arrêtent de se plaindre ! Mariés depuis douze ans, mon mari et moi avons deux enfants, deux garçons : l'aîné a cinq ans et le cadet presque quatre ans. Le plus jeune a de multiples handicaps, ce qui exige plus d’attention et d’organisation. »

Elle travaille à temps partiel dans une maison de retraite en tant qu'organisatrice de toutes sortes d'activités. La plupart des pensionnaires sont atteints de légère démence et d’handicaps divers, mais elle aime ce travail qu’elle fait depuis une dizaine d'années.

P : « Je reçois beaucoup de remerciements pour mon travail là-bas, et c’est très important pour moi, mais depuis peu, je laisse les gens profiter de moi et ça me rend très vite nerveuse. C’est une agitation nerveuse.

« En fait, je ne sais pas pourquoi cela arrive maintenant. Il n'y a pas eu de véritables changements au travail et je ne suis pas d’une de nature nerveuse. Cela ne m'appartient pas, et même si j'apprécie toujours mon travail, je suis toujours nerveuse maintenant. J’ai aussi des maux de tête que je n'avais jamais eus avant (douleur : occiput, douloureux).

« Depuis l'année dernière, j’enchaîne rhume sur rhume ; ça commence comme un vulgaire rhume, puis ça tourne très vite au mal de gorge. Parfois je perds ma voix, ce qui m’empêche de fonctionner normalement. Quand je perds ma voix, je ne peux plus m'exprimer et je n'ai plus un mot à dire, je n’ai plus « voix au chapitre ».

« Avec notre plus jeune fils, nous devons avoir une structure solide et poser des limites claires. En temps normal, ce n'est pas un problème pour moi car je suis habituée à tout organiser et ai tendance déjà à mener une vie bien organisée mais quand je perds ma voix, tout cela s’écroule !

« Notre cadet est atteint d’une affection neurologique rare et ne peut pas marcher, ses capacités vocales sont très limitées, ses muscles sont très faibles et il a beaucoup de retard dans son développement pour son âge.

« Habituellement, je suis plus patiente. Maintenant, je deviens irritable quand les gens ne coopèrent pas ou quand les choses ne marchent pas comme je veux.

« Jusqu'à il ya deux ans, je conduisais ma moto pour me détendre, mais depuis que nous avons des enfants, le risque est trop grand, aussi je l'ai vendue. »

Même si elle parle beaucoup de structure (qui est minéral), elle me donne l'impression que son état actuel est le résultat d’une crise aiguë. Je lui demande donc ce qu’il se passait au moment où les rhumes et son irritabilité ont commencé.

P : "En avril, notre plus jeune fils a dû aller à l'hôpital pour une série de tests. En raison de son état, il doit aller à l'hôpital très souvent pour des contrôles de routine ; parfois, c’est mon mari qui l’accompagne, parfois c’est moi. Cette fois-là, cependant, il a dû passer la nuit à l’hôpital, pour un simple test et une prise de sang et c’est moi qui l’accompagnais. Les médecins ne s'attendaient à aucune difficulté, mais ce fut horrible. La procédure était très douloureuse et  nous avons dû attendre deux jours pour avoir les résultats. C’était une expérience terrible. J’essayais de le réconforter, tout en gardant mes émotions à l'intérieur pendant ces deux jours, ce qui m’a semblé être une éternité. Mon mari n'était pas là et personne ne comprenait ! J'étais en colère, me sentant impuissante, et quand je l'ai expliqué à mon mari, il n’a pas compris non plus (elle a des difficultés à maîtriser ses émotions en disant cela). J'étais toute seule ! C'est après cette expérience que tout a commencé. »

En re-racontant (et revivant) cette expérience, il devint clair pour elle aussi que là était l'origine de son état actuel.

Prescription : sur cette base, j'ai décidé de lui donner Buddleia 200K.

Suivi

Six semaines plus tard : « C'était incroyable! Immédiatement après le traitement, j'ai retrouvé tellement d'énergie ! J'ai à peine dormi pendant trois jours, mais je n'ai pas manqué de sommeil. J'étais très hyperactive, comme si j'avais ce regain d'énergie de printemps où on veut tout nettoyer. Il y avait du travail à faire et je voulais le faire ! Cette poussée a duré environ un mois et maintenant, c’est en légère baisse et je commence à être un peu fatigué à nouveau. »

WH : Qu'est-ce qui a changé encore ?

P : « Mon mari se plaint tout le temps : ‘Tu ne faites rien’ et alors, nous entrons dans ce cercle vicieux où je me mets en colère et toute la situation est bloqué. Après le traitement, il m'a accusé à nouveau, mais au lieu de réagir avec indignation, j’ai pu garder mon calme. Je lui ai demandé pourquoi il était toujours à m'accuser ainsi alors qu’il sait que ce n'est pas vrai. Je lui ai dit que ça me blessait et je lui ai demandé de ne plus le faire. Je comprends qu'il le dit par impuissance et frustration et qu'il ne le pensait pas vraiment, mais que nous devions arrêter ce genre de disputes ! Après l’avoir dit, je me suis sentie mieux et nous n'avons pas continué ce jeu de rôle. Il ya maintenant place pour discuter de nos frustrations sans nous engueuler. Aussi, notre relation a commencé à grandir.

« Mon fils aîné et mon mari sont tous deux des hyperactifs. Ils essaient de tout faire à la fois et ils ne peuvent pas rester en place. Je sens maintenant que ma nervosité vient de la leur et que je peux la leur laisser. »

Les événements d'Avril semblent avoir été traités. Elle n’en a plus que le souvenir d’un moment très désagréable, et elle peut s’en détacher.

P : « Ces derniers temps, j’ai été beaucoup moins irritable et les maux de tête ont disparu. Comme le manque d'énergie et l'irritabilité reviennent lentement, je voudrais avoir une autre dose de ce remède, s'il vous plaît. »

Étant donné qu’un problème plus profond avec son mari est en train de surgir, je veux voir comment Buddleia va agir, puisqu’il semble qu’il ait eu une incidence positive sur lui.

Prescription : Buddleia 200K, dose unique

Encore six semaines plus tard : « Je me sens toujours aussi bien. Tout ce dont je me plaignais a disparu et n’est pas revenu. Mon mari disait toujours que c’était à moi de rendre l’atmosphère heureuse à la maison, ce que je ressentais comme un fardeau bien lourd étant responsable de l'humeur de tout le monde. Maintenant, ça m’est égal et la relation avec mon mari s’approfondit et je me sens beaucoup mieux. »

Elle et son mari travaillent sur les choses d'une manière constructive, donc je ne prescris pas et décide d'attendre.

Diagnostic différentiel

Plusieurs autres remèdes viennent à l'esprit, Staphisagria étant probablement le premier avec sa suppression et déception. Elle exprime cependant sa colère. Elle est calme certes, mais son problème ne réside pas dans la suppression de la colère, car elle a dû affronter deux jours d'enfer où personne ne l'a comprise ni réconfortée. Elle s’est fâchée très fort avec son mari qui ne comprenait rien, et ne l'a pas aidée. Aussi, en profondeur, il ya un grand changement. Le lien de causalité est plus dans l'expérience que dans l'élément de suppression. Bien sûr, Phosphoric acid pourrait également être utile car il y a un manque d'énergie après un événement grave, au cours duquel son mari n'a montré aucune compréhension (et plus tard même une mauvaise communication entre eux). Ph-ac aurait probablement aidé aussi dans une certaine mesure, mais pour quelque raison, il ne semblait pas indiqué (il n'a pas résonné en moi comme étant le bon remède).

Cas 2

C'est un cas, sur lequel j'ai travaillé pendant des années. Cette patiente, une femme âgée de soixante-neuf ans, avait été soignée par de nombreux thérapeutes et par un grand nombre de différents traitements : homéopathie, psychothérapie, acupuncture, phytothérapie, EMDR, constellations familiales de Hellinger, Reiki, et Ayurveda, avant de venir me voir.

C'est l'un des patients les plus traumatisés que je n'ai jamais traités, et jusqu'à Buddleia, les progrès étaient minimes, dans le meilleur des cas. Si vous aviez rencontré un personnage aussi perturbé dans un livre, vous auriez pensé que l’auteur avait exagéré. Pour moi, cela illustre bien les côtés négatifs de la vie d’une petite région rurale, où beaucoup de choses peuvent passer inaperçues.

Cela m'a appris l'incroyable profondeur de ce magnifique remède.

Comme elle a vécu beaucoup d’épreuves, je vais donner une courte biographie chronologique de sa vie, mentionnant seulement quelques-uns de ses plus grands traumatismes.

Elle est l'aînée de trois enfants, née dans une famille pieuse d'agriculteurs. Sa mère, une femme très réservée et dominante, ne voulait pas avoir d'enfants et lorsqu’elle se trouva enceinte, elle n'en fut pas très heureuse – c’est un euphémisme, car lorsque sa fille est née, elle refusa de la nourrir. Après deux jours (!), le médecin local, accompagné d'un officier de police, força la mère à nourrir l'enfant. Bien qu'elle ne soit pas morte de faim, sa mère ne manquait jamais une occasion de lui faire savoir qu'elle n'était pas la bienvenue.

Sa mère ne voulait pas s’occuper d’elle du tout, aussi elle engagea une servante pour ce faire. C’était aussi une femme très dominatrice, qui ne voulait pas de ce travail et détestait les enfants (dans ces petites exploitations agricoles locales, les jeunes femmes de paysans pauvres étaient souvent contraintes de gagner leur vie en s’occupant des enfants des autres). Cette femme usait de violence pour lui faire faire exactement ce qu’elle voulait. Souvent, sa mère était dans la même pièce alors que cette femme la battait, sans qu’elle intervienne.

Quand sa mère se trouva à nouveau enceinte, elle ne haï pas l'enfant (un garçon) autant que l’aînée, parce que maintenant la plupart des travaux pouvaient être faits par la femme de ménage et sa fille aînée ; elle n'avait pas à s'occuper beaucoup des enfants.

La femme de chambre était assez maline pour voir qu'elle n'avait qu'à punir l'aînée pour les fautes des deux autres, afin d’obtenir d’elle tout ce qu’elle voulait et ainsi rendre son boulot plus facile.

Ma patiente apprit très tôt à prendre soin de son frère (et plus tard d’une sœur) de façon à  éviter qu’ils ne soient tous battus.

Son frère, sa sœur et la femme de ménage avaient une vie relativement facile. Inutile de dire que ces conditions leur enseignèrent à être eux aussi manipulateurs. Son frère développa plus tard une personnalité « borderline » classique, empirant sans cesse au cours des années.

sad childQuand elle fut d'âge scolaire (8 ans), elle fut envoyée à l’école locale, à quelques kilomètres de la ferme familiale. Un jour, sur le chemin de l'école, elle fut agressée et violée par un soldat (c’était vers le milieu de la Seconde Guerre mondiale). Complètement bouleversée et sous le choc, elle courut à la maison, où sa mère l’enferma dans sa chambre. Elle ne savait pas comment gérer un enfant dans une telle détresse et, vivant dans une petite ville, ne voulait que cela s’ébruite, ni que l'auteur soit connu de tous. La jeune fille comprit qu'elle devrait gérer ça toute seule et resta dans sa chambre pendant deux jours sans aucun contact. La même chose se reproduisit lorsqu’elle eut 15 ans, et encore à 19 ans. La deuxième fois, ses parents acceptèrent finalement l’idée qu'elle n'avait pas provoqué l’agression, mais la troisième fois, elle ne dit rien du tout à ses parents.

Comme elle s’occupait beaucoup de son frère et de sa sœur, il n’y avait pas d’espace pour son développement personnel et après la mort de ses parents, elle resta pour continuer à prendre soin d’eux. Puis, quand elle a déménagea, ils vinrent vivre avec elle : son frère pendant 45 ans (!) et sa sœur 28 ans.

Elle vit maintenant seule, sa sœur étant décédée il ya quelques années d'un cancer et ne pouvant plus s'occuper de son frère (son comportement rendant la vie avec lui impossible). Il lui a fallu des années pour enfin trouver le courage de ne plus s'occuper de lui, mais elle s’en sent toujours coupable (il aime la manipuler à travers cette culpabilité).

Elle tomba amoureuse d’un homme quand elle avait environ 30 ans, mais quand elle découvrit qu'il y avait du diabète dans sa famille, elle rompit toute relation avec lui car il y avait aussi du diabète dans sa famille à elle et elle ne voulait donc pas prendre le risque de le transmettre à ses enfants.

Elle est devenue institutrice et a travaillé en tant que tel pendant une trentaine d'années, jusqu'à ce que, acceptant de reconnaître que c'était devenu trop dur, elle prenne finalement sa retraite. Elle n’avait de cesse de protéger les enfants contre toute forme de souffrance et voulu être le meilleur professeur possible ; les deux tâches dépassant largement ses capacités (et celles de n'importe qui d'autre).

Durant cette période, elle eut comme élève le fils de l'homme qui l'avait violée à 15 ans. Elle parlait avec cet homme à chaque réunion parents-enseignants et le voyait presque tous les jours, quand il amenait ses enfants à l'école, mais elle ne fit jamais rien. Il savait et elle le savait. Imaginez ce que cela devait être !

Ce sont là les traumatismes les plus importants, (bien qu’il y en ait eu beaucoup d’autres), qui peuvent donner un bon aperçu sur l’origine de son état actuel.

Elle est venue me voir parce qu'elle ne peut pas pleurer, ne peut pas ressentir ou exprimer sa colère et tremble de la tête au pied (intérieurement comme extérieurement) Elle a des crises de panique (elle est un hypocondriaque et pendant les attaques de panique, elle marche très vite de long en large dans le salon), est perfectionniste à l’extrême avec une très faible estime de soi, a des vertiges, est constamment attentive à tous et à tout, et a des tics nerveux dans presque tous les muscles de son corps, en particulier ceux du visage (qui est en permanence en mouvement). Elle a toutes sortes de problèmes digestifs, de rhumes à répétition, une sécheresse douloureuse des muqueuses, et elle a du mal à dormir.

Les précédents homéopathes lui ont prescrit plusieurs remèdes sans aucun résultat profond ou durable. Parmi eux, et par ordre alphabétique : Arsenicum, Carcinosinum, Carcinosinum-cum-Cuprum, Gelsemium, Ignatia, plusieurs Magnesiums, plusieurs Natriums, Staphisagria, Stramonium, Zincum et bien d'autres encore en différentes dilutions.

Bien qu'ils eurent tous un certain effet, elle est toujours revenu à l’état précédant la prise du remède, et sans aucune évolution personnelle. Il semblait que les remèdes ne fonctionnaient que dans les états aigus, soulageant momentanément mais ne touchant pas les niveaux les plus profonds.

Prescription : Buddleia MK

Suivi

Durant les jours qui ont suivi la prise du remède, les vertiges et les maux de tête ont disparu et ses muqueuses sont redevenues « humides». Elle était très fatiguée et parfois devait même dormir pendant la journée.

Six semaines plus tard, elle revint en consultation et ses maux physiques s'étaient bien améliorés. Le tremblement a presque disparu, et son visage, autrefois toujours plein de tension et de contractions, est maintenant tellement détendu que la peau littéralement pend de ses joues.

Même si elle ne s’en souvient pas bien encore, elle commence à rêver. Plus important encore, ses émotions font peu à peu surface. Elle se met en colère à propos de plein de choses dans sa vie présente, mais aussi à propos du passé. Elle s'aperçoit également qu'elle pourrait presque pleurer si quelqu'un parle de choses tristes. Il s'agit là, bien sûr, du moyen le plus sûr d'exprimer vos émotions : les projeter sur quelqu'un d'autre et pleurer pour son chagrin. Les crises de panique sont devenues moins intenses et moins fréquentes.

À ce jour, j’ai répété plusieurs fois le remède et elle continue à bien s'améliorer. Elle peut maintenant se mettre en colère, et même réagir et exprimer cette colère, alors qu’avant, elle aurait eu une crise d'angoisse, sans même se rendre compte qu'en fait elle était en colère.

L’étape suivante était pour elle de réaliser qu'elle était en colère, et elle ruminait pendant des jours : "Qu’aurais-je dû dire et comment aurais-je dû répondre ?"

Il ya quelques semaines, quelqu'un a fait une plaisanterie et elle, en colère, a répondu : "Si vous ne pouvez faire que ce genre de commentaires, vous devriez la fermer et les garder pour vous !" Pendant l'entretien, elle exprime sans cesse sa colère ("Putain ceci ..." et "Merde cela ...") sur divers sujets, s'exprimant directement au niveau émotionnel.

Elle a été capable de pleurer à plusieurs reprises, mais toujours « à partir d'une certaine distance de sécurité », elle peut pleurer pour quelqu'un d'autre, mais pas encore pour elle.

Pour la première fois, elle se permet de regarder sa vie et voit ce qui s'est passé d'un point de vue émotionnel. Elle n'est pas dans un rôle de victime ou coincée dans l'apitoiement sur elle-même, mais elle fait face aux événements.

Elle a encore un long chemin à parcourir mais après Buddleia, il y a un début, une ouverture au problème. C'est une voie de vrai progrès, et même s'il y a rechute, elle ne retombera plus aussi profondément qu’auparavant car maintenant, il y a eu un réelle croissance.

Résumé

En plus d'être un grand remède des traumatismes, je trouve que c'est un remède pour notre époque. La plupart de mes prescriptions de Buddleia s’adressent aux personnes qui doivent affronter trop de choses en même temps – ce qui ne veut pas dire que tout est négatif. Par exemple, une femme en instance de divorce et qui change de domicile, tandis que sa fille quitte la maison pour vivre sa vie. Tout cela tout en subissant beaucoup de changements dans son travail, ce qui provoque un état « d’overdose », où elle est assaillie par les émotions et n'est plus capable d’écouter son cœur.

Une autre patiente, mère célibataire dont le seul enfant va à l'école pour la première fois, qui doit se donner du temps pour démarrer un nouvel emploi, et est en train de déménager.

Chaque événement est un "morceau de vie" et il faut un certain temps pour y faire face. Mais comme la vie est de plus en plus rapide et intense les gens veulent (et sont obligés de) faire plusieurs choses à la fois, ce qui provoque un arrêt dans le flux de notre énergie vitale. Ce pourrait être aussi un excellent remède pour les enfants atteints de TDAH, que les parents poussent au maximum de leurs capacités, ou leur refusent tout simplement le droit d'être un enfant : ils sont obligés de grandir trop vite.

Ces personnes sont prises dans le flot des événements et ne sont plus capables de retrouver leur propre rythme.

Ce n'est pas comme Nux vomica qui sait ce qu'il veut mais manque de temps ou de concentration pour tout faire à la fois. Ces personnes se laissent submerger, puis se bloquent. Elles décrivent souvent beaucoup d'émotions ressenties en même temps, par exemple : « Je me sens heureux, triste, en colère et soulagé en même temps. » Grâce à Buddleia ils acquerront plus de sérénité. Souvent, c'est tout ce dont ils ont besoin : une pause. C’est ce qui, à mon avis, rend ce remède d'autant plus merveilleux.

Si nous donnons à ces gens Arnica, Nux vomica, Ignatia ou quelque autre remède aigu, il mettra facilement son profil sur l’essence du patient, refoulant probablement aussi certains processus. Mais Buddleia, par la manière dont il guérit, vient avant tous les autres. Il apporte un calme permettant au patient de décider ce qui doit être traité et de quelle manière.

Si cela pose problème, on peut alors donner Nux, Ignatia, etc, mais j'ai observé que les gens s’en sortent souvent sans aide complémentaire.

Madeline Evans écrit : « Ne veut pas s’engager dans le labeur de la vie après un choc. Détachement, isolement, se replit sur lui-même, ne communique pas avec son cœur profond ; immobilisme et incapacité à aller de l'avant, blocage des émotions de façon à ne rien ressentir directement. »

Je pense que c'est très vrai. Ce n’est cependant pas qu'ils ne veulent pas aller de l'avant, mais ils ne semblent pas être en mesure de lâcher leur traumatisme pour s’engager dans la vie. Comme Natrium muriaticum, quelque chose arrive et c'est comme si, à partir de là, dans toute leur vie, il y avait un fil qui les rattachait à cet événement. Comme vous pouvez le voir, dans le second cas, elle peut lâcher ce fil.

À chaque suivi, j’ai observé que le passé décide de moins en moins de ce qu’il se passe dans sa vie, ici et maintenant.

Il est bon de se rappeler de ce remède pour les cas de traumatisme de la naissance quels qu’ils soient.

Photos
Peacock butterfly on buddleia flower; Alan Fryer; Creative Commons Attribution 2.0 Generic license.
Sad child; Cuito Cuanavale; Flickr

[1] Madeline Evans. Meditative Provings, volume I. www.madelineevans.com




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